Dillution
Je vous hais avec toute la force des vents du Gouffre.
Saurais-je encore vous aimer avec l'infini des soupirs des Ombres ?
Et la vie est une pute qui se rie, se nourrit à laminer.
Je jette des bouteilles percées à la mer, des billets en langues étrangères.
Je ne sais plus l'à-propos. Me disperse, suis rebords intangibles. Me dissous, bientôt invisible.
Je cherche la confrontation, des odeurs de lucidités féroces.
La rage ne m'a laissé que des moignons, je n'arrive plus à saisir. Je trépigne, crois voir, voudrais toucher.
L'éternelle prière.
Frustration en animalité.
Hé toi ! Tends-moi un piège.
La bête est isolée, fatiguée.
Attaques-moi !
Je montrerai les dents, écumerai de haine.
Parce que l'illusion sublime, parce que les sevrages hérissent l'âme.
Et je me cambrerai mais pour mieux retomber à tes pieds.
Parce que le maître c'est la victime.