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KAamaïeu de gesticulations humanoïdes
3 août 2010

ChromatologiKAal


Il est trop tôt. Trop tôt.

Je me demande pourquoi je suis réveillé. Eveillé ?

J'ai un doute sur la couleur de mon sang.

'Le violet est la couleur de la mélancolie [...].' Cioran...encore, et encore.
Est-il violet ?
D'abord je n'aime pas ce mot : violet. Je préfère mauve.
Je le regarde, le mot : mauve. Un mot mou, un mot lent, un mot qui ne sonne pas beau, un mot couleur fait pour être regardée, pas un mot à dire, pas à écrire.

Mon sang est-il mauve ? Ou est-ce que j'aimerais juste qu'il le soit ?

Et le sommeil ? Quel est sa couleur ?
Je n'ai jamais réussi à discerner la couleur du sommeil.
Pas plus que son goût ou son odeur.

Ne cherchez pas de cohérence, il est trop tôt aujourd'hui, il est trop tard aujourd'hui.

J'avale du temps et lui me mâche. Me fait crisser sous ses dents.
Il ne me croque pas. Croquer est un mot trop doux à l'oreille, derrière lequel palpitent des émotions et sensations qui ne sont pas de la réalité de mes jours.
Croquer...un mot joli, un mot qui crépite.
Croquer c'est du plaisir qui pointe au bord des sonorités.
C'est bien mâcher qui rode dans mon crâne.
Mâcher, mastiquer, ruminer. Des mots allongés, étirés, qui s'étirent, fatigants à prononcer, qui nécessitent un effort pour les articuler, remplis de lourdeur.

J'aimerais bien je crois, avoir plus souvent le droit, la légitimité, de prononcer le mot croquer.
Mais on ne choisi pas ses mots, c'est bien eux qui vous choisissent.

Je me tourne et ne trouve pas la bonne position dans mon lit pour écrire.
Salauds de mots qui se font écrire.
Tyrans qui tirent sur les nerfs et sucent, non, aspirent mon encre noire.

Papier buvard, papier mouchoir de cellulose.
Petits carreaux. Comme les barreaux autour de mes pensées trop matinales.

J'abhorre mes élucubrations quadrillées sur cette grille de parallèles trop rectilignes alors que j'écris asymétrique.

Et je cherche, je m'interroge sur les couleurs ; Sur les sonorités des couleurs.

De quelle couleur est mon sang ?

Trop tôt, il est beaucoup trop tôt et tellement tard.

Je me délave en écrits ; le noir est gris, le blanc pâle.
J'astique des questions toc et l'horloge se marre.

Le vide est trop dense et je n'arrive pas à discerner sa couleur.
Alors ?!! ..De quelle couleur est mon sang ?!!!
J'en barbouille pourtant ces minutes trop longues.
Presque par curiosité, comme je tricote mes cheveux...

Je le fais exprès ou pas ? De dépareiller mes pensées sur ces petits carreaux ?
Carreaux d'arbalète.
Carreaux grillage. Comme celui aux fenêtres de cet hôpital...il y a si longtemps, hier.

Faudrait pas croire que j'écris en fierté. Je sais le mal que je fais, je sais le mal que je me fais.

En sans cesse la question.
De quelle couleur est mon sang ?

Je n'aime pas le rouge. Je n'aimerais pas que mon sang soit rouge.
Pourtant le mot n'est pas laid. Mais allez comprendre, je n'ai pas envie que mon sang soit rouge.

Des barreaux, du sang, de la fierté...et les mots...et leurs sons.

Je cherche le courage de me lever parce que le sommeil n'a pas celui de m'incarcérer.

Et décidément c'est trop triste, de ne pas savoir les couleurs.

Je suis un peintre sans ses tubes de peintures qui s'imagine ses toiles.
Et j'ai comme une rage à vouloir interdire que l'on ne me prenne pas pour un génie, Le Génie, aux travers de ces dessins qui n'existent pas.

Mais nom de Dieu !! De quelle couleur est mon sang ??



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